Les infections respiratoires sous haute surveillance
Un enjeu crucial pour la santé publique
Diminuer l’impact des maladies infectieuses respiratoires responsables d’hospitalisations et de décès : tel est l’objectif ambitieux de l’étude SARI, coordonnée par Sciensano. Le CHwapi figure parmi les dix hôpitaux belges choisis pour surveiller les infections respiratoires aiguës sévères. Cette initiative, bien qu’exigeante, offre une opportunité précieuse de réflexion clinique et améliore la prise en charge des patients. En collaborant activement, ces derniers bénéficient d’analyses plus poussées et d’une meilleure qualité de soins.
Comprendre les infections respiratoires aiguës
Les infections aiguës des voies respiratoires, souvent caractérisées par des pics saisonniers, peuvent être causées par une grande variété d’agents pathogènes.
« Il peut s’agir de bactéries ou de virus comme le virus de la grippe, le VRS (virus de la bronchiolite chez les enfants), les Adénovirus ou encore les Para-influenza », explique le Dr Mélanie Delvallée. L’infectiologue souligne leur gravité : « Ces infections peuvent conduire le patient en unité d’hospitalisation, voire aux soins intensifs avec un risque vital. Elles sont particulièrement graves pour les personnes fumeuses, immunodéprimées ou ayant des antécédents d’insuffisance respiratoire ou cardiaque. Malheureusement, on meurt encore d’infections respiratoires en 2025… »
Pourquoi cette étude est essentielle
Dans ce contexte, l’étude SARI vise plusieurs objectifs fondamentaux :
- Mieux connaître les agents pathogènes en circulation.
- Détecter les mutations virales.
- Évaluer l’efficacité des vaccins.
- Identifier et suivre les épidémies.
- Optimiser les stratégies de prévention et de prise en charge.
Un rôle actif du CHwapi
En tant qu’hôpital vigie, le CHwapi contribue à cette étude en collectant des données cliniques essentielles. Chaque jour, une infirmière de recherche clinique identifie les patients hospitalisés pour une infection respiratoire correspondant à des critères précis.
« Je transmets à Sciensano les données nécessaires pour des analyses statistiques », précise Marie-Pierre Parsy. « Le laboratoire assure l’acheminement des prélèvements PCR vers le Centre National de Référence, où d’autres analyses approfondies sont effectuées ».
Des analyses de pointe
La détection des infections virales repose sur des tests PCR. « Le prélèvement, réalisé par fibroscopie ou frottis naso-pharyngé, permet de rechercher l’ADN ou l’ARN du virus », explique le Dr Delvallée. « Une partie des échantillons prélevés au CHwapi est ensuite transmise à Sciensano pour une batterie de tests supplémentaires (PCR multiplex), permettant d’identifier les souches de grippe, de bronchiolite ou de Covid en circulation dans notre région ».
Les enfants également touchés
Chaque hiver, les services de pédiatrie enregistrent une augmentation des hospitalisations liées aux infections respiratoires. Ces pathologies rappellent l’importance de renforcer la prévention, notamment chez les plus jeunes.
Cette étude d’envergure illustre l’importance de la collaboration entre les hôpitaux et les organismes de santé publique pour améliorer la lutte contre les infections respiratoires. Grâce à des analyses plus précises et une meilleure compréhension des agents pathogènes, des avancées significatives sont à prévoir dans la prévention et la prise en charge de ces maladies.