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Être hospitalisé chez soi, c’est possible !

 

Grâce à des outils digitaux toujours plus performants et à des infirmiers à domicile de mieux en mieux formés, l’hospitalisation à domicile (HAD) ne cesse de se développer. Elle concerne aujourd’hui un nombre croissant de pathologies… et de patients !

 

HAD : trois lettres qui changent la vie

 

Être hospitalisé alors qu’on est relativement en forme, simplement pour recevoir un traitement intraveineux, peut vite saper le moral. L’HAD, ou Hospitalisation À Domicile, offre une alternative rassurante : être soigné dans son environnement, entouré de ses proches, tout en bénéficiant d’un suivi médical sécurisé.
 
C’est le cas de Marcel, 70 ans, rencontré le lendemain de sa sortie de l’hôpital… dans sa propre cuisine.

 

« Je ne pensais pas que c’était possible ! », confie-t-il avec le sourire.
 
« C’est le médecin qui m’a annoncé la bonne nouvelle. On m’a mis un cathéter dans le bras et Clarisse, mon infirmière à domicile, va venir injecter mon antibiotique tous les jours. »

 

Une prise en charge bien encadrée

 
Pour bénéficier de l’HAD, l’état de santé du patient doit être suffisamment stable, mais ce n’est pas le seul critère.
 

« J’évalue notamment si la molécule nécessaire au traitement est compatible avec une administration à domicile. Ce n’est pas toujours le cas : certaines se dégradent trop vite », explique le Dr Mélanie Delvallée, infectiologue et responsable de l’HAD.

 
Quand le feu vert est donné, un plan de soins personnalisé est mis en place. Il comprend :

  • les modalités du traitement,
  • la durée prévue,
  • les rendez-vous de suivi,
  • les examens à réaliser,
  • les consignes en cas d’urgence…

Une solution sûre et bénéfique

 
L’HAD s’adresse à des patients de tous âges. Elle permet parfois de maintenir une activité professionnelle, et améliore le confort du quotidien sans compromettre la qualité des soins.
 

« Les enquêtes menées montrent un taux très faible de réhospitalisation ou de passage aux urgences, ce qui confirme la fiabilité du dispositif », indique Grégoire Cnudde, infirmier coordinateur.

 

« Il faut se rendre compte qu’il n’est pas toujours bénéfique d’être hospitalisé : il existe des risques d’infections nosocomiales, de perte d’autonomie… »

 

« Lorsqu’un retour à domicile est possible, il est souvent qualitatif. Les patients âgés, notamment, récupèrent plus vite dans un environnement familier, entourés de leurs proches », ajoute le Dr Delvallée.

 


Le CHwapi, acteur de l’HAD depuis 2016

 
L’HAD a été introduite au CHwapi en 2016 à l’initiative du Dr Mélanie Delvallée, dans le cadre d’un projet pilote du ministère de la Santé. Depuis, l’activité n’a cessé de croître : plus de 100 patients en bénéficient chaque année.
 
Les situations les plus fréquentes ? Des infections urinaires à germes multi-résistants ou des pathologies nécessitant des antibiothérapies intraveineuses prolongées.
 


Former les soignants de demain

 
L’HAD se développe… et les besoins en formation aussi !
 

« Les évolutions technologiques ouvrent des perspectives intéressantes, notamment en oncologie », observe Grégoire Cnudde.

 

« Les chimiothérapies ne peuvent pas encore être administrées à domicile, mais nous explorons la faisabilité pour les traitements oraux ou sous-cutanés. Cela nécessitera bien sûr une formation spécifique des infirmiers. »

 
Le CHwapi ne dispose pas d’infirmiers qui se déplacent chez les patients. Il travaille donc en étroite collaboration avec les professionnels de la première ligne.
 

« Il y a énormément de compétences à domicile ! Nous partageons notre expertise à travers des formations et des protocoles clairs. Cette coopération est essentielle pour la réussite de l’HAD. »

 


Les objets connectés au service de la santé

L’HAD s’étend aussi grâce aux nouvelles technologies. De plus en plus de patients peuvent bénéficier d’un télémonitoring, notamment ceux ayant besoin :

  • d’une alimentation parentérale (par perfusion),
  • d’un suivi post-chirurgical,
  • ou souffrant d’insuffisance cardiaque.

Grâce au projet pilote Patient@home, les équipes du CHwapi peuvent suivre à distance la température, la fréquence cardiaque, la tension artérielle ou encore la saturation en oxygène.
 

« Nous avons commencé à utiliser ces dispositifs pendant la 3e vague Covid », se souvient le Dr Delvallée.
 
« Ils nous ont permis de libérer des lits tout en assurant un suivi sécurisé. En tout, 89 patients ont pu bénéficier de cette surveillance à domicile. »

 
À noter : ces données ne sont pas consultées en temps réel, comme aux soins intensifs, mais à intervalles réguliers.
 

« Ce sont des outils d’aide à la décision, pas des systèmes de surveillance continue. »